Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 13 au 16 mars 2016 (semaine 11)
 


- 16 mars 2016
- France
LA SUITE DONNÉE AU COURRIER ADRESSÉ AU PAPE

Les membres de l’association La Parole libérée ont demandé une audience privée au pape, dans une lettre communiquée aux médias. Le caractère public de la lettre vise à exercer une «forte pression médiatique», ce que regrette le P. Lombardi.

Dans un communiqué publié le 15 mars par Radio Vatican, le P. Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a réagi à la lettre adressée la veille par les membres de l’association de victimes "La Parole libérée" au Pape, auquel ils demandent une audience privée et dont de larges extraits ont été repris par la presse.

Ce texte est signé de son président, François Devaux, avec Bertrand Virieux et Alexandre Hezez, qui accusent les responsables du diocèse de Lyon, parmi lesquels le cardinal Philippe Barbarin en personne, d’avoir couvert les agissements pédophiles du P. Preynat, antérieurs à 1991.

Répondant à leur demande d’être reçus par le Pape François, le P. Lombardi n’a pas donné de réponse définitive, mais semble contester la démarche. « En principe, la requête d’une audience papale privée ne passe pas par la presse, affirme-t-il. Cette publication tend évidemment à exercer une forte pression médiatique ».

« Jusqu’à présent, les rencontres de victimes d'abus sexuels par les papes se sont déroulées après qu'on se soit assuré du climat d'écoute et de dialogue nécessaire pour porter des fruits spirituels ».

« La lettre rendue publique par l'association La Parole libérée revient sur une affaire de pédophilie survenue il y a des années en France. Certes, tout abus sexuel sur mineur constitue un crime grave, dont les conséquences ne sauraient être sous-estimées, ni dans la durée ni dans la profondeur des effets », relève le père jésuite.

« C’est pourquoi, au niveau universel comme en France, l'Église a développé depuis des années une prise de conscience avec un sens de responsabilité accru et des mesures en continuel renforcement ». Les publications de la conférence épiscopale le démontrent, comme le démontrent les décisions de Benoît XVI.

« Sur le cas évoqué, la justice française a récemment ouvert une enquête, dont il est opportun d'attendre le résultat », demande encore le P. Lombardi. « Quel qu'il puisse être, eu égard à son sens de la responsabilité, on doit manifester estime et respect envers le cardinal Barbarin. Ceci ne saurait être considéré comme une offense à l’endroit de qui que ce soit ».

Dans leur lettre, les membres de l’association assuraient notamment ne pas « comprendre les paroles du P. Federico Lombardi qui annonce que ’l’archevêque de Lyon a traité avec une extrême responsabilité’ ce dossier ».

La "Parole libérée "qui souligne l’incompréhension des victimes qui ne peuvent comprendre que Mgr Georges Pontier, ait déclaré que l’archevêque de Lyon était “rigoureux” dans sa gestion ».

« Les victimes que nous sommes ne peuvent comprendre pourquoi la réponse de Rome, début février 2015, imposait des mesures disciplinaires et “la fin de toute pastorale le mettant en contact d’enfants” et que rien ne se soit passé dans les faits jusqu’au 31 août 2015 », ajoute ce courrier.

Les victimes veulent « comprendre comment un homme a pu perpétrer ces actes abominables sur des enfants sans que sa hiérarchie ne juge bon de le mettre hors d’état de nuire ni d’en référer à la justice » et « que la responsabilité de chacun soit établie par la justice de notre pays et votre autorité » continue le texte adressé au pape.

« Nous apparaissons, nous, les victimes comme coupables d’affaiblir le diocèse de Lyon et notre Église. Il ne faut pas tout inverser, l’Église ne peut oublier son silence et sa propre complaisance », soulignent les signataires. (source : AFP)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil